le plus difficile dans la vie c'est d'oser la vivre en entier et nom par morceaux

je ne suis pas obligé de pratiquer la dynamique de l'éponge en absorbant et en prenat sur moi les plaintes , les malheurs, la déprime ou le point de vue de l'autre s'il ne rejoint pas ma sensibilite personnelle du moment

samedi, septembre 25, 2004

nous les 4


Nous nous construisons (ou nous détruisons) à partir de la qualité (ou des carences) dans les relations qui nous sont proposées par nos parents, par nos proches et par les personnes significatives de notre histoire. Nous allons bâtir l'essentiel de nos schémas relationnels et de nos conduites à l'égard du monde, sur des bases de confiance ou de défiance, d'ouverture ou de fermeture, d'interdits ou d'autorisation à être, à partir à partir du positif ou du toxique émis par ces messages. Ils vont constituer autant d'ancrages positifs ou négatifs dans la construction de nos échanges avec autrui.
"Tais-toi, tu ne sais rien, tu es vraiment un incapable, tu n'arriveras à rien sans nous, regardes comme tu fais de la peine à ta mère, si elle est malade c'est de ta faute, on ne peut pas te faire confiance, d'ailleurs tu finiras comme clochard comme ton oncle Henri, un incapable comme toi...""C'est toujours comme ça avec toi, on ne peut pas te faire confiance, je l'ai toujours dit, il ne faut rien te confier..."
Pour un enfant ce sont autant de messages toxiques qui ne favorisent en rien son épanouissement et sa maturité.Dans les relations intimes, dans beaucoup de relations de couple aussi, sévit le terrorisme relationnel, en particulier celui du désir sur l'autre "si tu m'aimais, tu aurais envie de faire l'amour quand j'en ai envie, si tu tenais à moi tu me ferais cet enfant, si j'avais un minimum d'importance pour toi, tu renoncerais à la voile (ou à la montagne, ou au tennis...)" ou encore, "moi je t'aime, donc tu n'as pas le droit de me quitter, si tu t'en vas, ne compte pas avoir les enfants, je ferais tout pour te les enlever.... Je préfère te tuer que de te voir vivre avec un autre !" "On voit bien que tu n'es pas normale, tu refuses toujours tout..."

baya3 edajaj


Les armes ordinaires du terrorisme relationnel, sont la pratique abusive de l'injonction (parler sur l'autre, le définir, l'étiqueter...) la dévalorisation répétitive (quand l'autre ne voit en priorité que ce qui ne va pas, ce que nous n'avons pas fait), les jugements de valeur (sur les conduites, les comportements), les disqualifications (sur les idées, les croyances), le chantage affectif (pour nous entraîner dans des choix qui ne sont pas les nôtres) , les menaces réelles ou fantasmées, la culpabilisation (qui nous laissant croire que nous sommes à l'origine du mal être ou du malaise de l'autre), le maintien des rapports dominants dominés (quand l'un veut imposer son point de vue, son désir, ses croyances...)Mais il peut aussi s'appuyer sur des peurs et des angoisses déposées sur nous par un proche, aveugle ou inconscient de ce qu'il nous fait vivre quand nous sommes dans sa proximité. Il y aussi des comportements toxiques, des conduites qui blessent notre sensibilité ou nos croyances et qui malgré nos tentatives de mise à distance, nos avertissements, nos réticences ou nos mises en garde continuent à être produits pour ceux qui nous entourent.
Le terrorisme relationnel quand il est ponctuel, est moins grave que lorsqu'il est pratiqué à l'intérieur de relations de longue durée, souvent par des personnes proches, significatives, qui sont au coeur même de nos vies. Il se dépose dans des moments de notre existence où nous sommes le plus vulnérable, le plus fragile ou le plus démunis... Il s'exerce de façon banale, subtile, voilé ou ouverte et se dépose sur ceux qui en sont l'objet, avec un aveuglement terrifiant, une intentionnalité pleine de bons sentiments, avec bonne foi sincère et une constance accablantes.

a propos du terrorisme relationnel

J'appelle terrorisme relationnel l'ensemble des violences visibles ou invisibles que nous imposons à l'autre (ou que nous recevons d'autrui), à l'intérieur d'une relation proche ou moins proche, à partir de désirs qu'on lui impose, d'injonctions, de dévalorisations, de chantage, de menaces, de culpabilisations et aussi du maintien de relations dominants/dominés au quotidien d'une relation.Le terrorisme relationnel est quasi universel, visible ou plus caché il circule dans beaucoup de relations mais le plus douloureux sévit dans certaines relations familiales, amoureuses ou professionnelles.
Il nous arrive d'être sensibilisé, ému ou agressé par des images de violences liées à des actes terroristes politiques et un certain 11 septembre 2001 restera longtemps dans la mémoire de beaucoup, avant d'être délogé par un événement encore plus inattendu, plus brutal...et vraisemblablement plus dévastateur encore !
Mais le terrorisme relationnel banal, inséré dans le tissu des relations dites normales, nourrit de pseudos communications, entretenu par des silences, des non dits, des malentendus, alimenté par de la répression imaginaire, ce terrorisme suscite des peurs et des interdits, sème le doute et la non confiance en soi, il est à la base d'une violence endémique qui touche de nombreux enfants et adultes. Il sévit dans le quotidien de beaucoup, s'inscrit durablement dans la mémoire de nos corps, conditionne des habitudes de vie et des comportements qui vont empoisonner toute une existence et même parfois se prolonger sur nos descendants au travers un chaîne de répétition sans fin, dont la psychologie transgénéalogique se fait aujourd'hui, à juste titre, l'écho.

la suit de E.S.P.E.R.E

Ces règles d'hygiène relationnelle ne sont pourtant pas simples dans leur principe. Elles bouleversent tellement nos habitudes de pensée, nos structures mentales et nos représentations dans le domaine des relations et de la communication que nous préférons radicaliser, la question d'un revers d'argument définitif et ne pas commencer à y recourir.
"De toute façon personne ne comprendrait". "Je crois que vous êtes sur une autre planète". "Si vous croyez que c'est facile avec la mère / le mari / le fils... que j'ai..." "Il faut être deux dans un dialogue !".
Simples, ces règles d'hygiènne relationnelles le sont dans leur énoncé concret et clair. Simples aussi dans la possibilité d'être mises en application. Il suffit de commencer, tout simplement, demain, aujourd'hui, à l'instant.
Ce que je sais, c'est qu'elles m'ont grandement simplifié la vie depuis que je m'y réfère.

e.s.p.e.r.e

Nous mesurons rarement d'emblée tous les tenants et les aboutissants d'un enseignement de la communication qui favorise surtout la responsabilisation de soi. Je pense à la méthode E.S.P.E.R.E. et aux différentes règles d'hygiène relationnelle que Jacques Salomé, propose à travers ses ouvrages écrits, ses conférences, ses enregistrements audio ou vidéo. Les bases de la méthode E.S.P.E.R.E. sont présentées dans "Pour ne plus vivre sur la planète TAIRE", Albin Michel 1995.
Les règles d'hygiène relationnelles qui constituent le corps de la méthode E.S.P.E.R.E paraissent d'emblée tellement simples dans leur énoncé que nous préférons parfois nous convaincre, avant même de les utiliser et de les mettre en pratique, qu'elles sont trop simplistes pour "marcher", trop "simplettes" pour mériter un quelconque intérêt, trop simplifiées pour que l'on s'y attarde.

jeudi, septembre 23, 2004

J'espère tout simplement

Nous sommes souvent en quête de réponses, de remèdes, de conseils, quand ce n'est pas de solutions à nos problèmes et autres difficultés de communication ou de relation rencontrés au quotidien. Les demandes recouvrent parfois une véritable mise en dépendance, "Qu'est-ce que je dois faire ? Vous ne pensez pas que... ? Qu'est-ce que vous diriez à ma place ?"C'est que nous ne sommes pas forcément prêts à entendre qu'il existe des repères et des moyens possibles pour introduire des changements profonds dans notre vie. Il n'est pas rare qu'à travers nos plaintes ou nos accusations, nous ne cherchions qu'à être confortés dans le bien-fondé de nos réactions, de nos habitudes et de nos prétentions secrètes ou avouées, à considérer en toute bonne foi que c'est surtout l'autre qui devrait changer. Beaucoup de personnes risquent bien d'être "enfermés" dans ce désir "qu'ils changent enfin" : mari / femme / enfants / patron / employés / subalternes / associés / le monde entier.